Lundi 9 juillet 2007 à 4:53

- Alors ?
- Alors quoi ?
- Satisfait ?
- Si tu réfléchissais deux minutes.
- Just checking.
- C'est ce que tu dis toujours.
- Faut croire que je suis pas original.
- Tais toi ma grande.

Il n'aimait pas que je le taquine. Moi non plus je n'aimais pas quand c'était lui qui me taquinait. Lui. Un type habillé uniquement en noir de la tête au pieds, avec un bon gros manteau tout droit sorti de Matrix. Mais il avait pas de lunettes de soleil. Non, ça il détestait les lunettes de soleil. Pas mon cas.
Moi, j'arborais une veste en jeans sur un bon vieux futal couleur bleu marine. On se baladait tranquillement dans la rue, avec vue sur la mer. Ville ? Je sais plus. J'ai dû jeter un vague coup d'oeil sur notre billet d'avion lorsqu'il me l'a filé. Même pas sûr. Traversé l'Atlantique pour arriver ici. L'occasion pour moi de vérifier que je détestai toujours autant l'avion, et que lui adorait toujours autant cette espèce de fer à repasser qui lutte contre la gravité.
Lui, c'était Quid. Il voulait qu'on l'appelle comme ça.

- A ton avis, on verra ça d'ici ?
- Je ne pense pas.
- On prends le pari ? suggérais-je en esquissant un sourire.
- Mouais, répondit-il en me rendant ce sourire.

Quid dégaîna une clope et l'alluma. Il savait que je détestait le voir fumer. Mais il en avait besoin, c'était un truc à lui, et je ne pouvais pas lui en interdire une de temps en temps. Je m'arrêtai sur le trottoir qui faisait face à la mer et la plage, et regardait. La plage grouillait d'activité diverses. Logique, les USA, les jeunes gens, l'amour, le soleil, l'argent, les plages... On était peut-être à Miami ? Je n'avais pas envie de lui demander.

- Je me demande s'il se souvient encore de nous, articula mon ami en mâchouillant sa clope.
- Pense-tu. Même nos têtes ne doivent plus rien lui dire.
- Dommage. Il saura pas qui lui aura envoyé son cadeau.
- Ni ses amis. Mais bon, sans nous il n'aurait rien eu, hein ? demandais-je en m'accoudant sur le rebord face à la plage.
- Mouais.

Une petite brise se leva et fit danser la fumée de sa clope. J'avais envie de musique. Un truc léger et rapide. Du DragonForce par exemple. Ou du rock. Quelque chose de simple pour aller avec ma bonne humeur. Un ballon de plage fusa vers ma tête, mais je l'écartai d'un revers de la main, sans prêter attention aux jeunes crétins qui allait le récupérer. On se sentait bien, là. De l'air frais, juste la température qu'il fallait. Je me mis à rire doucement.

- Quoi d'drôle ?
- Rien, rien.
- Mon dieu, tu penses qu'on peut trouver de la vodka par ici ?

J'éclatai de rire.

- Chercher quelque chose de russe chez des ricains ? Y'a que toi qui peut avoir des idées aussi farfelues.
- Comme dit poliment ma petite soeur, je te merde.

J'éclatai de rire à nouveau.

- Cette chère Lucie, c'est vrai. Ca fait un moment qu'on l'a pas vu, dis donc.
- Eh non. Voyage de noces, toutes ces conneries... grommela Quid.
- Conneries ? Ca doit être bien je pense, être où tu veux avec la personne que tu aimes.
- Pas besoin de se marrier pour ça.
- Ah bon ?
- Tromperies, mensonges, colères, tout ça c'est les ingrédients du mariage !

Le voir gesticuler avec sa clope en main me fit rire à nouveau. C'était du Quid tout craché ça. Il avait toujours été comme ça depuis que je le connaissais.
Nous reprîmes la route, le long de la plage jusqu'à ma voiture. Je m'écroulai sur le fauteuil du chauffeur tandis que lui se glissait tranquillement à la place du mort. Il tendit le bras et alluma la radio. Un groupe de Métal alternatif qui m'était totalement inconnu. Parfait.

- On va voir qui a gagné, dis-je.

Il marmonna une forme de réponse. La voiture sous contact, je commençai à rouler doucement. Je devinai son regard qui parcourait les immenses immeubles qui faisaient face à la mer. Le milieu d'un immeuble à approximativement trois cent mètres devant nous explosa, avant de faire s'écrouler le reste de l'immeuble. Comme au cinéma, avec les flammes et tout et tout, dans un vacarme audible de loin.

- J'ai gagné.

Il grommela quelque chose comme quoi il n'avait pas réfléchit avant de parier, et tira une feuille d'une poche de son manteau.

- Bon anniversaire, mon cheeeeer, chantonna mon compagnon en rayant un nom sur la liste.
- Et dire que ses proches ne savaient même pas la date de son vrai anniversaire.
- Et oui, c'est ça que de se cacher sous une fausse identité, on ment à tout le monde. Mais pas à ceux qu'il faut.
- Bon. C'était le quatrième. Encore six.
- Destination, l'aéroport, et zou !

D'un grand coup de pied, j'écrasai l'accélarateur tandis qu'il montait le son de la radio. J'étais d'excellente humeur, et lui aussi.
Qu'est-ce qu'on se marre, dans ce métier.




Par Captain_Coke le Lundi 9 juillet 2007 à 13:24
Ouais bah ça m'plait ça =)
un peu dans le même esprit que la chose que j'avais posté l'autre jour, ça change de tes articles débiles ^^
Par MavangElle le Mercredi 25 juillet 2007 à 1:34
C'est toujours un plaisir de lire ces textes, courts mais puissants. J'ai du mal à trouver les mots précis pour dire ce que je ressens vraiment mais j'ai trop d'heures d'insomnies au compteur pour vouloir réfléchir. Disons donc l'essentiel, afin de faire court.
N'arrête pas.
 

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