Mardi 2 mars 2010 à 13:39


Enfermé parmi ses pensées les plus noires
Le tyran attends que le verdict tombe
Ne cachant son appréhension à l'idée d'avoir
Une place parmis les siens, Rois des catacombes.


Car la forteresse de tes prétendus sentiments
Est le siège de tant d'infâmes boniments.
L'assaut final, implacable, est sur le point de prendre place
Pour que plus jamais, de la vie le Roi ne se lasse.


Car le bastion qu'est ton âme
Cède devant le cercueil en orme
Venu chercher son dernier drame
Pour qu'à jamais le Roi dorme.


Le monarque git ici, vaincu,
Que l'on plante dans sa dépouille mutilée
Le drapeau déchiré et ensanglanté
Désormais, le Roi n'est plus.


 

Vendredi 26 février 2010 à 20:49

Viens, on va régler ça une bonne fois pour toute.
On fera ça au petit matin, juste un peu avant l'aube, histoire que l'on ne voit pas à deux mètres mais qu'on ai un peu de lumière sur la fin, si tant est que l'on arrive jusque là, bien évidemment. On fera ça sur une colline, pour qu'on puisse se jeter mutuellement du haut du monticule.
On sera sapés avec nos habits de tous les jours, ceux dans lesquels on a appris à se haïr, à se détester. Ceux qui sont irrémédiablement liés à nos détestables personnes, ceux qui ne nous protégeront en rien. Ceux que l'on déchirera avec la joie malsaine que l'on a enfoui dans nos coeurs depuis si longtemps.
On fera ça à mains nues, et ça sera sale et répugnant. On ne retiendra rien, on laissera éclater ce que l'on depuis trop longtemps caché sous le drap pudique du bon sens, et ça sera sacrément moche. On s'en mettra plein nos jolis visages, et on sera contents. On va se faire mal, et ça sera bien.
On se fera avaler nos dents réciproquement, et on fera passer ça avec le sang qui coulera à flots de nos nez cassés, de nos lèvres éventrées, de nos arcades sourcilières entaillées. Et sous réserve qu'on ne soit pas étouffés avec les dents qu'on aura avalées, on s'arrachera des membres, probablement un bras et une jambe, et on continuera de s'en mettre plein la tronche avec. Les os seront cassés de toute façon, autant recycler ce qui pourra l'être sur nos déchets de carcasses.
Et quand le soleil se lèvera il arborera la couleur de nos corps abîmés, les mêmes corps sur lesquels on aura un rictus figé, ultime preuve du plaisir qu'on aura pris à faire la douleur.
Pourquoi crois-tu que les Japonais peignent le soleil levant en rouge ?

Et dans un dernier souffle, on se dira l'un à l'autre :

"On se retrouve en enfer pour continuer ça, pourriture."


Mercredi 4 novembre 2009 à 17:45

Note à moi-même : penser à ranger les cadavres avant d'inviter qui que ce soit chez moi.

Jeudi 29 octobre 2009 à 6:37

C'est fait, et on clique dessus pour voir en grand, comme dirait l'autre.


http://distant.skies.free.fr/Distant-Skies/Mort-thumb.png



On devrait faire ce genre de trucs plus souvent, ça déride pas mal.


Vendredi 16 octobre 2009 à 3:11




T.o.d.a.y. i.s. a. b.a.d. d.a.y.
B.


Réveil. Dur. Un peu plus reposé qu’avant de me coucher, mais pas tant que ça, au final. Pour éviter de me rendormir accidentellement, je m’étais levé d’un bond, et le soudain besoin d’équilibre me fit tourner la tête et je fus obligé de prendre appui sur un mur. Le cerveau légèrement en morceau, je tentai de reconstituer ce qui me servait de cervelle telle un gamin ayant accidentellement brisé un verre et s’essayant au puzzle en trois dimensions. Le pied. Tout est lentement rentré dans l’ordre et j’ai roulé les épaules et fait quelques flexions pour échauffer un peu mes muscles.
Grâce à Niels, voici une semaine que je faisais comme tout le monde une grande séance de remise en force. Sans poser de question. Personne ne pose de question, jamais. On se contente de s’entraîner, point. Je ne suis pas un bodybuilder professionnel, mais je sais reconnaître un entraînement sérieux. Les résultats ne se montrent normalement pas sur un court terme, d’où une autre question : que cherche Niels et son potentiel employeur avec bordel ? Ce n’est pas de la remise en forme, c’est du renforcement musculaire. Intense, en plus de ça. Voici une semaine qu’on démolissait minutieusement toute notre énergie, probablement pour nous empêcher de penser.
Une séquence d’entraînement paramilitaire. Je n’ai jamais été soldat, ni même voulu l’être, mais c’était ce que nous devenions lentement. A l’armée, il est coutume de détruire moralement et psychologiquement les troupes pour pouvoir les reconstruire comme on l’entend. "Mens sana in corpore sano", comme dirait l’autre. Excepté que ce n’est pas vous qui choisissez ce qui est sain ou non.
J’ai enfilé un des pantalons qui étaient apparus dans ma garde robe y’a quelques jours, et j’ai traversé le couloir pour aller prendre une douche. Chacun une cabine de douche, en face de nos chambres. Trop facile.
L’installation devait coûter une fortune, et j’étais prêt à parier que Niels n’avait pas menti en disant que cet endroit n’était sur aucune carte. Le meilleur endroit pour cacher un truc aussi gros c’est de le mettre en plein devant nos yeux. Probablement en plein centre ville, au nez et à la barbe des milliers de passants. Un gros bâtiment type immeuble financier en revêtement extérieur, des fausses fenêtres, un isolement sonore de bonne qualité, une société en carton pâte pour maquiller le tout et roulez jeunesse.
Et on roulait à toute allure, ça oui. Plein pot, et pas de destination en vue. J’espérais juste que ça ne sera pas le mur qui viendra nous accueillir bras grands ouverts quand on aura enclenché le turbo. La douche fraîche fit son travail et mes idées commençaient à s’agencer correctement. Encore une demi-heure au mieux pour prendre un semblant de petit déjeuner et ça allait repartir. Le petit déjeuner qu’on prenait tous dans une salle au bout du couloir des chambres. Que des trucs sains : tartines, beurre, confiture, jus d’orange, céréales… Vu la fortune investie dans la chose, une ou deux diététiciennes avaient probablement été embauchées, pas ça qui allait mettre la maison sur paille.
Laura et les autres étaient déjà là, sauf Niels qui devait encore une fois prendre son temps. Une table avec une toile cirée blanche, un frigo, quelques placards, le tout impeccablement rangé. Pour un peu, on aurait dit une équipe de colocataires tout ce qu’il y a de plus banal.
Encore que pour cela il aurait fallu retirer le fait que nous étions tous en treillis, que Laura possédait un joli œil au beurre noir du côté droit (apparu par mes soins au cours d’une séance de close combat), que Pierre avait des contusions un peu partout sur le visage (suite à son entraînement avec Niels) et que moi-même j’avais une série d’hématomes sur les bras (j’encaisse relativement mal). Le petit déjeuner fut avalé dans le silence habituel, ponctué par les "Passe moi le lait" et les "B’jour" encore ensommeillés. Ensuite nous sommes retournés dans la grande salle d’entraînement sous l’immense puits de soleil qui culminait au sommet du bâtiment, baignant la salle dans une lumière naturelle sous un ciel bleu. Et on s’est remis à l’entraînement.
 

<< Page précédente | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | Page suivante >>

Créer un podcast