Jeudi 13 septembre 2007 à 0:03
Généralement je ne me déplace pour personne. Personne, ça veut dire personne. Pas un quelconque quidam, pas ma prof, pas ma mère, pas ma sœur ni mon frère. Personne, ça veut dire vraiment personne. Même en ce qui me concerne, j'hésite parfois à me rendre service – encore que ceci puisse être vu comme de la flemme. Mais aujourd'hui je venais de faire ce que je considérais comme la bonne action de la semaine, si ce n'est du mois, et au vu de comment ça tournait, de l'année. Les nuisibles s'amoncelaient sur moi comme des mouches sur du miel. Et malheureusement, ce bon vieux Frinesi calibre 12, fusil à pompe parmi les fusils à pompes, ne se trouvait que dans mes jeux. Pas dans la poche de mon pantalon, comme j'aurai pu en avoir (si souvent) besoin. Pas que je sois particulièrement méchant. En vérité je cherche simplement un moyen de me protéger efficacement des virus affectant les gens de mon âge, et le meilleur moyen pour ce faire est d'atomiser le virus en question.
L'Objet Louche Non Identifié qui me percuta à grande vitesse se révéla être en fait un truc à roulettes. Un skater, ou truc du genre, bref, après le pseudo-gothique et la pouf de service, vraiment le truc dont je n'avais pas besoin. Et ce truc en question venait de me rentrer dedans. J'ai grommelé une excuse, par réflexe. Pas lui. C'est alors que je me suis aperçu que cet enfoiré m'avait délibérément foncé dessus.
Il a ouvert la bouche et m'a déclaré avec une voix qui me fit sursauter (mes écouteurs étaient tombés dans la collision, je n'avais plus rien pour protéger mes chers tympans de cette abomination sonore) :
- Où tu vas comm…
Je ne l'ai pas laissé continuer et je lui ai décoché un direct du droit pile sous le menton. Il faut une excellente excuse pour que je consente à enlever mes deux écouteurs, et celle-ci n'en était pas une. Je lui ai lancé un regard qui lui a fait ravaler l'insulte qu'il se préparait déjà à pondre et j'ai poursuivi mon chemin. Jamais deux sans trois. Donc le skater après le pseudo-gotho-truc et la pouffiasse. Et avant ça, le débile anonyme dans le métro. Mais faîtes moi confiance, le cinquième mangerait un coup de boule avait d'avoir ouvert la bouche. Et où que se trouve le prochain énergumène ayant l'intention de me chercher des noises, j'espère qu'il comprend d'ors et déjà à quel point mon crâne est solide, car je n'hésiterai pas à en faire usage. Comme dit un ami à moi, "celui qui dit que la violence ne résout rien n'a jamais frappé assez fort."
La deuxième catégorie de choses les plus dangereuses après les passants se trouve être les conducteurs. Les voitures, espèce de créatures informes et grotesques n'ayant pour yeux que des phares, emplissaient les rues, polluant le bon air frais de cette ville de toute façon périmée. Je suis d'humeur maussade, aujourd'hui, c'est un fait. Et à ce moment précis, tout, absolument tout, était pour moi une raison de m'énerver, aussi ai-je décoché un grand coup de latte dans le phare arrière droit du connard parqué sur le trottoir. Et je ne songeais même pas à accorder un regard à la jeune fille qui me regardait, ébahie. J'ai le droit d'être colère comme tout le monde il me semble, pas la peine d'en faire un spectacle. Elle voyait peut-être la marque de la gifle sur ma joue (en supposant que celle-ci était toujours apparente) et elle devrait s'en contenter pour toute explication.
J'aime bien quand les choses se font de manière simple et directe, quand il n'y a pas d'accros dans le plan. Pas trop d'accros, en fait, car tout plan se déroulant parfaitement augmente le pourcentage de chance de tomber dans un piège. Et là il y avait beaucoup trop d'accros, surtout que je n'étais même pas briefé sur le pourquoi du comment de ma raison ici. Il arrive parfois qu'on fasse les choses sur un coup de tête. Une amie à moi m'avait un jour demandé, alors qu'on se promenait, de mettre mon pied dans un bassin d'eau. Ce à quoi j'avais demandé la raison. Et elle avait mis son pied dans l'eau, à défaut de me répondre. Je crois que c'est plus ou moins sa faute si depuis ce jour j'ai tendance à faire des actes relativement irréfléchis. Je me vengerai en temps et en heure, être rancunier et consciencieux c'est toute une histoire.
Pour l'instant je devais me concentrer sur mes objectifs principaux, à savoir : arriver sain et sauf (aussi bien de corps que d'esprit, encore que ce dernier point est peut-être déjà infaisable) chez l'autre, et le faire parler pour savoir ce qui l'avait mis (ou ce qui le mettait) dans un état pareil. Il est quelqu'un de plutôt calme, stoïque, d'habitude, alors ma surprise n'en était que plus grande. Tout comme l'inquiétude qui prévoyait des ennuis futurs encore plus complexes. Après quelques enjambées qui se sont voulues plus grandes que les autres, je suis arrivé au bas de son immeuble. Fixant l'interphone comme s'il allait me péter à la gueule (autant être préparé à toutes les éventualités), j'ai prudemment pressé le bouton correspond au nom de mon ami.
Commentaires
Par Captain_Coke le Lundi 8 octobre 2007 à 22:37
suite enfin postée, je sais, j'ai été lent.
Ajouter un commentaire
La discussion continue ailleurs...
Pour faire un rétrolien sur cet article :
http://distant-skies.cowblog.fr/trackback/2200980